Le labyrinthe

Je suis perdu. Je slalome un peu. Et me retrouve dans une intersection. À gauche ? À droite ? Je ne sais pas.

Pile je tourne à droite, face je tourne à gauche. Mais je n’ai pas de pièce.

Je suis gaucher, l’instinct me dit d’aller à gauche. Mais en quoi l’instinct a pu m’être utile jusqu’ici ? Je m’assis un instant, près de la haie Est. Je réfléchis.

Je n’ai pas de boussole, je n’ai pas de carte. Rien ne peut m’aider. À part l’astre blanc à l’horizon qui me pousse lui à partir vers la droite. Vers l’Est.

C’est pourtant vers l’Ouest que la végétation des arbustes m’indique le chemin. Verte et touffue, contre jaune et ratiboisée.

Un scarabée avance doucement devant moi. C’est décidé, sa direction sera la mienne.

Il tangue de gauche à droite, indécis pour enfin rentrer tout droit dans le feuillage.

La nature est mal faite tout de même.

J’essaie de sauter pour entrevoir au-dessus de ces murs verts, essaie de grimper sur des petites branchettes mais rien n’y fait. Je suis tout seul, et donc personne n’est là pour me faire la courte échelle.

Je me décide enfin, je prends à droite, par pure folie peut-être, ou bien peut-être parce que les nuages à l’Ouest me semblent menaçants.

Je longe l’allée de feuilles en courant, elle semble infinie.

Après une heure de course, plusieurs arrêts pour reprendre mon souffle et quelques éraflures dues à mes chutes sur le sol dur, j’y suis enfin.

Un arc en forme de porte, faite avec des branchages.

J’y suis arrivé ! Tant d’heures et me voilà enfin à l’entrée du labyrinthe.