STEMLAUR INC. © | Contrebande
En 2009, alors que je cherchais un travail de menuisier dans un trou de la Creuse, je me fis aborder par un homme aux cheveux gras et à la barbe duveteuse. Il prétendait être la P.D.G. d’une grande société de contrebande de code. Il avait du travail à me proposer.
D’abord sceptique, (je ne m’étais jamais engagé dans une activité touchant de près ou de loin le monde du travail), je lui demandai si ce job relevait du domaine de l’illégal. Il me répondit en ces termes :
« Nous avons des parts de marché dans tout ce qui lutte contre l’illégalité. Nous appelons cela des pots-de-vin. »
Je commençai quelques jours plus tard, mon travail consistait dans un premier temps à faire passer clandestinement des livrables de recette en production sans me faire attraper par l’A.D.D.E.1
Pour ce travail je risquais gros, j’arrosais les Caïds du code et je leur promettais une part sur nos repas de cantines.
Notre arnaque principale était un schéma de Ponzi inventée par notre formatrice Fattouma Doffe, qui consistait à demander aux clients d’investir dans des formations. Avec l’argent avancé, Doffe en utilisait une partie pour payer le premier cours d’une heure portant sur le langage scheme. Elle utilisait une autre partie, pour visiter d’autres sociétés afin de leur vendre la formation à leur tour. Le reste de l’argent nous l’utilisions pour nous enrichir.
Les clients attendaient pendant des mois pour avoir leur formation. Quand ils se plaignaient, elle leur envoyait des poower point de trois pages sur les dangers des attaques par injection de SQL.
Après un an à monter les échelons de la Mafia informatique, je devins en août 2010 le bras droit du gros Tony de Stemlaur Inc. ©.
L’organisation comptait 50 employés. Plus corrompus les uns que les autres. Nous travaillions d’arrache-pied pour escroquer nos clients, avec des missions de luxes et des applications en or.
A présent, j’attends patiemment mon heure, un jour je remplacerai le P.D.G.2 de Stemlaur Inc. ©